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Gloria Gloria

Gloria Gloria

Théâtre Ouvert - Grande salle (Paris)

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Personne ne se méfie de Gloria. Elle mène sa vie en collant aux heures. Ses journées se ressemblent, faites d’horaires et d’obligations inamovibles. Ça commence par la routine habituelle : réveiller José, son mec, à coups d’insultes, se préparer, enfiler ses talons, rouler sa cigarette, jeter la poubelle, brancher ses écouteurs, partir au travail à pied, en regardant l’heure sur son portable.

Gloria tousse, vérifie sa tenue, suit le rythme de la musique et avance. De toute façon, elle est pressée. Donc elle s’en fout. Elle marche, en direction de chez Paule, la vieille femme dont elle s’occupe de nettoyer la merde. Elle n’a pas le temps, si ce n’est pour les coups de fils réguliers qu’elle adresse à Rita, sa meilleure amie à la vie à la mort.

La pièce raconte ce jour où, sans raison apparente, en sortant de chez elle, il fait nuit. Les choses se passent dans le même ordre que tous les jours, dans le même sens que tous les jours et dans le même silence que tous les jours. Mais ce jour-là, la mécanique de l’ordinaire s’enraye. L’irréparable se produit. Accidentel ou non, cet événement fait basculer Gloria dans une mouvement de destruction incendiaire. S’ensuit une furieuse mise en mouvement, dans laquelle ses pas martèlent le bitume, et où personne ne pourra se mettre en travers de sa route, ni faire obstacle à sa trajectoire nouvelle.

Gloria plonge, s’affranchit, sans filet et sans regarder en arrière. Un saut dans le vide qui l’amènera à ce grand final hollywoodien.

Et pour retracer l’histoire, il y a Rita qui va revenir pas à pas dans la routine, démêlant, détricotant, faisant ressurgir les êtres, les lieux et les actions pour tenter de comprendre cette journée impossible à résumer. Alors il faut reprendre du début, du tout début. Ça commence par un réveil qui sonne à 5h30. José ne l’entend pas. Gloria ouvre les yeux, tend le bras droit, attrape tabac, feuilles, filtres sur la table de nuit. Elle s’en roule une. Elle se la grille. Soupir de soulagement.

Gloria Gloria raconte vingt-quatre heures d’une émancipation qui émerge, chaotique et furieuse. Une sortie de route par l’excès, le désir et le feu.

NOTE D’INTENTION

« Gloria est née d’un grand mélange de tout un tas de choses que j’aime et qui m’ont construit, télescopant des souvenirs de mon enfance et des références issues de la culture savante comme populaire. Je voulais croiser Akerman et Almodóvar, Genet et Britney, la Divine de John Waters et la Bella du Dirty Weekend d’Helen Zahavi, la Vierge Marie et les drag queens, le menu Maxi Best-Of de McDo et la pensée queer et révolutionnaire… […]

Gloria déborde, déferle, outrepasse, casse des poignets, électrocute, fout le feu, au point que la page elle-même finit par lui laisser la place, par déborder, avec la taille grandissante des lettres, des tentatives formelles qui suivent le corps de celle qui met à terre son ancienne existence de soumission. Ces tentatives, qu’elles soient purement les miennes ou celles de mon personnage ayant pris sa liberté, lancent à la mise en scène le défi de s’en emparer. Le A4 de la page se fait toile blanche, comme la scène, pour exprimer ce qui importe : GLORIA, qui réécrit son nom, et par là même, le réinvente. » – Marcos Caramés-Blanco

Présentation du texte par l’auteur :

NOTE DE MISE EN SCÈNE

« Gloria n’est pas héroïque, la pièce déroule un récit où la morale, le bien et le mal, n’ont pas leur place. Elle progresse par tableaux successifs, denses, où l’écriture a été raclée jusqu’à ne contenir que des dialogues acérés. Gloria côtoie le monstrueux, parce que l’époque dans laquelle elle avance, droite, sur sa ligne, ne supporte pas les courbes, les formes et l’excès. Qui est monstrueux alors ? Ce qui empêche, interdit, juge, opprime, ou celle qui mobilise sa violence pour s’en échapper ? Gloria, durant cette journée, va s’enivrer d’excès, nous révélant à nous-mêmes notre immobilité et notre peur du chaos.

Il y a une joie immense à regarder cette femme avancer, la joie brûlante que peut provoquer la sororité. C’est une sœur que l’on voit se battre et se débattre avec une telle vigueur, qu’il y a l’énergie explosive d’un concert de rock, de punk dans ce récit. La pièce se termine avec Patti Smith s’époumonant dans les enceintes d’une voiture : AND HER NAME IS, AND HER NAME IS? AND HER NAME IS: G.L.O.R.I.A » – Sarah Delaby-Rochette

TOURNÉE

CRÉATION septembre 2023 – Théâtre Paris-Villette (Festival SPOT) 5 décembre 2023 – Scène nationale 61 – Alençon 7 et 8 décembre 2023 – TU de Nantes Du 11 au 20 décembre 2023 – Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines 1er février 2024 – Halle aux grains – Blois Du 3 au 13 avril 2024 – Théâtre des Célestins – Lyon ©Marie Charbonnier COPRODUCTION Cie troisbatailles, Théâtre Paris-Villette, Théâtre des Célestins PRODUCTION DÉLÉGUÉE Théâtre Paris-Villette SOUTIENS ARTCENA, Théâtre de l’Élysée – Lyon, ENSATT, Jeune Théâtre National – Festival JT22, Prémisses Production, TNP Villeurbanne, Ville de Paris Le spectacle bénéficie de l’Aide nationale à la création de textes dramatiques ARTCENA. Il est lauréat de la maquette du Prix Incandescences 2022 organisé par les Célestins et le TNP de Villeurbanne et du dispositif « Écritures plurielles, Prémisses 2022 ». Le texte a été sélectionné par les comités de lecture de la Comédie de Caen, du CDN d’Orléans, Troisième Bureau – Grenoble, et le Rideau – Bruxelles. Il a également été programmé dans des mises en lecture à la Mousson d’été, à Actoral – Marseille, Regards Croisés – Grenoble, et aux Actuelles du TAPS Strasbourg. Le texte est publié aux Éditions Théâtrales en février 2023.

Texte Marcos Caramés-Blanco Mise en scène Sarah Delaby-Rochette Avec Lucas Faulong, Katell Jan, Benoît Moreira da Silva, Gaïa Oliarj-Inés, Thibaut Farineau Costumes Mélody Cheyrou Lumière Alice Nédélec Scénographie Andréa Warzee Son Thibaut Farineau

À partir de 13 ans Durée : 1h30 Grande Salle

Numéro de licence : Cat 1 : L-D-21-119 Cat 2 : L-D-21-120 Cat 3 : L-D-21-121