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NAGEUSE DE L'EXTRÊME - Portrait d'une jeune femme givrée
Théâtre Ouvert - Salle Micheline et Lucien Attoun (Paris)
Afficher le planNageuse de l’extrême met en avant le combat de deux femmes qui ont en commun l’expérience du corps fragilisé, diminué, transformé et « augmenté » par l’endurance extrême. D’un côté, une jeune sportive, nageuse en eau glacée. Cette discipline, encore méconnue en France, se pratique principalement dans des eaux en dessous de 5 degrés. Sport dangereux, il plonge le corps dans un environnement agressif et hostile. La nageuse parle de ses entrainements, de ses traversées en eau froide, le corps glacé qui reste en mouvement alors que l’esprit s’est échappé, évaporé sous l’effet de l’hypothermie… De l’autre, une femme plus âgée, qui défi la maladie dans les couloirs d’hôpitaux. Sidération, solitude, elle parle de cette rencontre avec le crabe, celui qui mange les entrailles, qui mutile le corps. Elle traverse cet espace incertain entre diagnostic et fin de traitement.
Sur scène, ces deux fictions/réalités se croisent dans une salle d’attente. Toutes les deux racontent leur aventure : les apnées, les incertitudes, le comique des situations, le frottement avec l’absurde… Que ce soit dans la performance ou la souffrance, elles parlent d’un corps qu’elles ne contrôlent plus, transformé, amoindrit, devenu étranger… Elles se découvrent dans leurs histoires et dans cette joie féroce de se sentir vivantes.
« Aujourd’hui en me baignant j’ai cru sentir d’anciennes forces, comme si elles n’avaient pas été affectées par une longue pause. » – Journal Kafka – (8.III. 1912)
NOTE D’INTENTION
« J’ai voulu écrire un texte qui raconte cette traversée. Une femme se déshabille, entre dans l’eau froide, glacée, et elle nage. On éprouve chaque détail de son aventure : les mouvements du corps, les sensations, les découvertes, les rencontres avec les éléments…description du bateau qui l’accompagne et la ravitaille en boissons chaudes et nourritures sucrées. Elle nage sans s’arrêter vers l’autre rive. Réussira-t-elle à l’atteindre ? Qui a-t-il de l’autre côté ? Qu’est- ce qui se passe dans son corps, dans sa tête pendant l’effort ? […]
J’ai choisi de croiser cette traversée concrète de la Manche à une autre traversée, celle de la maladie. La rencontre avec le crabe, celui qui mange les entrailles, la perte et le remplacement de certaines parties du corps…Je suis sortie il y a peu d’une « récidive » (mot terrible ! le même utilisé pour les prisonniers que pour les malades) d’un cancer du sein. J’ai eu envie de parler de manière fictionnelle de cette traversée, et de ce que la maladie modifie dans le rapport à son propre corps que l’on considère soudain comme étrange, étranger, ce corps qui devient une étrangeté, le rapport à la douleur, à la force mentale […]» – Élise Vigier
PRODUCTION Les Lucioles – Rennes COPRODUCTION (en cours) Comédie de Caen – CDN de Normandie ; Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines ACCUEILS EN RÉSIDENCE Comédie de Caen – CDN de Normandie ; Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines
Texte et mise en scène Élise Vigier à partir des récits de Marion Joffle Avec Élise Vigier, Léna Bokobza-Brunet Musique Etienne Bonhomme Lumières Bruno Marsol Assistant à la mise en scène Flavien Beaudron Costumes Laure Mahéo Travail sur le mouvement Sébastien Davis-Vangelder Régie générale et plateau Camille Faure Régie son et lumière Baptiste Galais
©Christophe Raynaud de Lage
Numéro de licence : Cat 1 : L-D-21-119 Cat 2 : L-D-21-120 Cat 3 : L-D-21-121